Le joli cahier de… Valérie

12 Oct 2017 | le joli cahier de...

J’ai croisé le chemin de Valérie sur Instagram au lendemain du 13 novembre 2015. À 45 ans, journaliste mode et tendances, passionnée par son métier mais usée par les compromissions d’une presse féminine en laquelle elle n’a plu foi, elle a choisi de créer début 2017 son propre média pour offrir aux femmes, et aux hommes, l’opportunité de parler de mode et d’élégance en toute liberté. Avec Chiffon le Podcast, elle donne ainsi la parole à ceux qui vivent la mode et non à ceux qui la font. Cette aventure, dans laquelle elle s’est jetée à corps perdu, n’est pas un long fleuve tranquille : sans sponsors, ni promotion, elle réunit malgré tout plusieurs milliers d’auditeurs fidèles et c’est grâce à une campagne de crowdfunding menée tambour battant sur Kiss Kiss Bank Bank qu’elle s’est donnée les moyens de développer Chiffon tout en prenant un shoot de confiance grâce à 216 donateurs. Un jour, j’ai aperçu un carnet ouvert et couvert de notes manuscrites sur le fil Instagram de Valérie. J’ai saisi cette occasion pour lui proposer de me raconter ses cahiers. Avec l’enthousiasme et la générosité qui la caractérisent, elle a accepté immédiatement. Rendez-vous a été pris cet été pour un déjeuner dans son quartier. Alors que je l’attendais à la terrasse du Bel Ami, j’ai eu le plaisir de la voir arriver, non seulement flanquée de sa star à 4 pattes, Fleur Simone, mais surtout avec Charlotte, sa fille de 20 ans qui s’est révélée aussi spontanée et attachante que sa maman. Bref, deux belles rencontres pour le prix d’une pour les Jolis Cahiers puisque nous décidons très vite de mener cet échange à deux voix, Charlotte ayant elle-même un usage bien particulier de ses cahiers.

 

 

 

Lorsque nous entamons notre conversation, Valérie précise d’emblée que, pour elle, son carnet et l’écriture, sont son quotidien. «J’écris tout dans mon cahier. Aussi bien les questions que je prépare pour mes futurs interviewés dans Chiffon, que mes to-do-list, les choses à ne pas oublier… Surtout, le lundi matin, jour qui m’angoisse ! » À demi-mot, je comprends donc que, pour elle aussi, écrire est une façon de se rassurer… Elle m’avoue ne pas avoir d’approche organisée de son cahier, qui est pourtant multifonctions. “Quand un truc est urgent ou important, je l’entoure au fluo. Quand je croise une jolie phrase ou une jolie citation, je la note “. À l’image de Valérie, son cahier est ainsi un mélange de spontanéité, de travail, le tout sans trop de contraintes. Bien qu’il soit un concentré de sa vie, elle me précise curieusement ne pas lui donner plus d’importance que ça : le perdre ne serait pas vécu comme un drame, d’autant qu’elle en consomme un par mois. Mono-maniaque sur le modèle et la marque, elle n’achète que du format A5, jamais de spirales, rien que du Moleskine. Plutôt ligné ou à carreaux qui guident sa main puisque « j’écris très mal et j’ai même parfois du mal à me relire ! ».

 

 

 

Je l’interroge : et pourquoi pas le traitement de texte pour préparer tes interviews ? « Je suis de l’ancienne génération » me glisse-t-elle avec un clin d’oeil « Mais surtout parce que je suis aussi beaucoup dans l’improvisation, 50% de mes questions arrivent au cours de l’interview » à nouveau, je décode : l’écriture manuscrite sur le papier lui laisse donc une liberté d’action que l’informatique ne lui offre pas mais aussi certainement une créativité moins bridée. Je la vois réfléchir et elle complète « écrire me permet de me souvenir, c’est pour moi un vrai moyen mnémotechnique ».  C’est aussi pour cela qu’elle possède, en plus de son cahier, un agenda papier « j’y note un rendez-vous et je n’ai pas besoin d‘y revenir pour m’en rappeler : le simple fait de l’avoir inscrit noir sur blanc me le grave dans la mémoire ». Valérie, me confie un dernier secret : attrapant mon crayon, elle griffonne sur le cahier dans lequel je note ses propos des sortes de petits gribouillis qui se répètent inlassablement jusqu’à former une fresque de petites fleurs « Il m’arrive de gribouiller ces petits dessins à l’infini sur mon cahier : ce n’est pas bon signe, cela signifie que je m’ennuie ! »

 

 

 

 

 

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Cahier addict de mère en fille !

 

 

 

Il est temps d’engager la conversation avec Charlotte qui me raconte un usage beaucoup plus personnel du cahier. « Tout ce qui concerne mes études, et notamment les notes prises en cours, se fait via mon ordinateur. En revanche, j’ai un cahier qui sert à organiser ma vie. Outre les traditionnelles to-do-list, j’y consigne aussi mes objectifs de la semaine ou du mois dans plein de domaines variés. Cela va des économies que je veux réaliser, à mes objectifs sportifs, en passant par mes bonnes résolutions. Les inscrire me permet de me les rappeler régulièrement, c’est une façon de travailler mon état d’esprit, ma motivation. Il contient d’ailleurs un de mes mantra fétiche : be positive ! »

 

 

 

Je lui demande si elle pratique cette routine depuis longtemps. « Je me suis essayée un temps au bullet journal, que j’ai laissé tomber. C’était trop compliqué, trop contraignant. J’ai gardé ce qui me plaisait et m’était utile et je l’ai transformé à ma sauce ». Contrairement à Valérie, la perte de son cahier « l’embêterait » surtout parce qu’elle y glisse aussi des photos et que « son contenu est quand même très personnel. ». Comme sa maman, Charlotte est aussi très connectée aux réseaux sociaux et je l’interroge sur sa relation au papier : « Je suis censée être la génération 2.0, mais je préfère écrire. Je trouve ça plus pratique ; je peux modifier et faire évoluer constamment mon planning. Et puis je trouve que fonctionner avec un cahier permet d’avoir une vision plus globale que via une appli smartphone. »  Comme mère et fille ont décidément beaucoup de points communs, elle confesse aussi s’adonner aux gribouillis lors de séances d’ennui, pratique qui peut aussi l’aider à se détendre et à se concentrer. Elle possède également un agenda papier, le même que celui de sa maman, qu’elle aime customiser. Addict du format A5 pour coucher ses écrits, elle partage, comme beaucoup de « cahierlover» la même aversion pour les spirales et choisira un intérieur ligné : «  C’est plus facile pour faire des listes. »

 

 

 

L’une et l’autre m’avouent d’ailleurs s’offrir fréquemment carnets et cahiers. Elles en font aussi un présent pour les autres. « Un joli cahier, c’est comme des fleurs, cela fait toujours plaisir ! ». Comme toutes les femmes déjà rencontrées pour parler cahiers, aucune d’entre elles ne se résout à les jeter. Charlotte me précise même garder ses agendas depuis la 6ème. Quant à Valérie, elle conserve tout mais retourne rarement consulter le contenu d’un ancien cahier « Je ne suis pas assez organisée pour ça… ».

 

 

 

 

 

Je poursuis avec ma question gimmick :

 

 

 

Dans quels cahiers mère et fille aimeraient se glisser ?

 

Pour Valérie, la réponse fuse rapidement :  son coeur balance entre Simone de Beauvoir d’un côté pour savoir si elle était vraiment amoureuse de Jean-Paul Sartre et pourquoi. Et Simone Veil de l’autre pour la puissance de la personnalité même si elle pressent évidemment des choses un peu tristes. Charlotte aborde sa réponse dans une vision très décomplexée : « J’adorerais lire le cahier de Diana, pour savoir si elle trompait vraiment le Prince Charles et tout savoir des coulisses de leur mariage ! ». Mère et fille parlent encore d’une même voix quand elles précisent avoir une fascination pour les femmes de la cour d’Angleterre dont elles aimeraient lire tous les cahiers, en particulier celui de la Reine, sans oublier celui de Kate, of course !

 

 

 

Nous achevons notre échange sur leurs phrases fétiches : là encore pas d’hésitation, ni de surprise pour celles qui suivent Valérie et les pérégrinations de Chiffon sur Instagram : Never give up est la phrase qui exprime le plus sa détermination à avancer, celle qui lui permet de croire en ses rêves et de profiter d’une vie qui peut être bien trop courte.

 

 

 

Charlotte quant à elle partage une phrase de Franck Tyger « Doing what you like is freedom. Liking what you do is happiness ». Voilà qui résume bien cette conversation à bâtons rompus et qui raisonne tout particulièrement pour moi !

 

 

 

 

 

Si vous souhaitez écouter les conversations souvent rafraîchissantes et toujours pleines de bon sens de Valérie avec ses invités, retrouvez Chiffon le Podcast sur Itunes  et Sound Cloud. Mon petit doigt m’a dit qu’il y avait encore des invités canons à venir…

 

 

 

Si vous aussi vous voulez vivre la #lafeelgoodpaperthéorie,  alors tous à vos cahiers ! Et si vous avez envie de partager un peu de l’intimité de vos cahiers et de vous prêter au jeu de l’interview, envoyez-moi un mail !