#1 le commencement…
Les jolis cahiers, c’est pour moi changer de vie, c’est une une jolie aventure. De temps à autre, je viendrai par ici vous en raconter les coulisses.
Qu’est-ce que je vais faire pendant les 20 prochaines années ? Ai-je envie de rester salariée ? Si je pensais à un projet pour moi ? Non, je ne sais pas… par quoi commencer ? Cela vaudrait peut-être la peine d’essayer… Mais je vais faire quoi ? Vendre quoi ? Comment ça va se passer pour mon job ? Ma famille ? Mes finances et mon niveau de vie ? Il parait qu’on a plus le temps de rien. Qu’il faut tout sacrifier à son projet. Donc, fini les diners entre amis ? La glande sur le canapé avec les enfants ? Les vacances ? Les week-ends lecture ? Ok, je ferai mieux de continuer à vivre ma vie, sans rien changer puisqu’elle n’est pas mal du tout.
Ces questions, je les ai ruminées cent fois. Sauf qu’une fois, les réponses que je me suis faites à moi-même ont été différentes. Parce qu’entre-temps, quelque chose avait changé dans ma vie.
Les peurs que je pouvais avoir quant aux conséquences des décisions à prendre pour mon avenir ont été balayées parce que j’ai expérimenté la brutalité d’un problème de santé. J’ai dû prendre des décisions très rapides, sans avoir le temps de penser à tous les scenarii, sans maîtriser l’après, juste en faisant confiance à l’avenir. Certes, ma vie n’était pas en jeu – thank God ! – mais le problème était assez sérieux et douloureux pour bouleverser ma vie du jour au lendemain.
Je traverse donc cette épreuve. Au-delà de l‘aspect santé et physique, elle me chamboule carrément : moi, la battante, l’hyper active, l’optimiste, celle qui n’est jamais malade, à peine un rhume de temps en temps, se retrouve alitée, affaiblie physiquement, dépendante des autres pour tout, et moralement… je donne le change mais au fond, c’est dur, très dur…
Quelques semaines passent. C’est l’été. Je me requinque car la carotte qui s’agite devant moi me force à me dépasser : un road-trip dans l’ouest-américain préparé depuis deux ans avec nos plus proches amis. Nous partons, je goûte au bonheur de ce voyage qui restera dans le top 10 de mes meilleurs moments de vie.
Si je vous parle de ce voyage, c’est parce que dans le vol retour, je ne me sens pas bien, j’ai à nouveau des douleurs, celles que je connais trop bien. Celle qui m’avaient mise au tapis quelques semaines plus tôt. Mi-septembre, sous l’oeil incrédule de mon chirurgien, le verdit tombe : rechute. Aussi rapidement, elle n’y croit pas… Et bien si, moi je l’ai fait !
Je ne peux me résoudre à envisager si rapidement une nouvelle opération. La précédente m’a tant éprouvée. Durant les 6 mois suivants, j’expérimente différents traitements. Une partie de mon cerveau entend bien ce que dit le médecin : ils ne sont là que pour repousser l’échéance. Mais une partie de moi continue à dire « no way ». 12 mois plus tard, la douleur et des effets secondaires difficiles à supporter auront raison de moi. J’aborde cette deuxième opération dans un état d’esprit complètement différent : je suis préparée, j’ai décidé de la date, je sais à quoi m’attendre et je souffre tellement que je suis finalement impatiente.
Quelques semaines après, alors que mon arrêt maladie se termine, je me réveille un dimanche matin avec la sensation d’une véritable révélation : il est 8h du matin, et je sais. Je sais ce que je vais faire. J’ai même un nom qui s’impose à moi : les jolis cahiers. J’attrape ma tablette, je fais quelques vérifications. Alignement de planètes : noms de domaine et marque sont disponibles. Magie de l’Internet, il n’est pas midi quand j’en suis déjà devenue propriétaire.
C’est un peu pompeux de dire ça, mais j’ai alors vraiment l’impression que le premier jour du reste de ma vie commence. C’est d’ailleurs, ce que j’ai écrit sur la première page du cahier qui va me servir pour poser mon projet sur le papier. Changer de vie, cela commence maintenant…
Et puis, je reprends le chemin du bureau. Si la double vie des femmes est bien connue, c’est avec trois que je jongle désormais : mes deuxièmes parties de soirées et mes week-ends sont consacrés aux jolis cahiers. Heureusement, j’ai retrouvé une forme olympique, et ce projet me donne des ailes.
Alors, je ne sais pas ce qu’il adviendra dans les mois et années à venir, mais comme je disais plus haut, quelque chose a changé dans ma vie :
- Moi, la perfectionniste, celle qui a besoin de tout maîtriser avant d’agir, dont chaque action doit avoir du sens, j’ai admis qu’on ne peut pas avoir la main sur tout. Que le hasard, l’improvisation, l’instinct et le risque peuvent conduire à des réussites autant que des plans bien huilés.
- Il vaut mieux faire les choses par envie que ne pas les faire par peur. On peut tous se trouver des tas de (vraiment) très bonnes raisons pour ne pas se lancer dans un projet. C’est parce qu’en réalité, on a peur, j’avais peur. Et j’ai décidé d’écouter ce qui venait de l’intérieur, de me faire confiance. J’ai des compétences, une tête à peu près bien faite, de l’énergie, du soutien de ceux que j’aime, quelques économies : what else ???
- Porter un projet me donne de l’énergie et me maintient dans un état d’esprit extrêmement positif. J’ai aussi l’impression que la terre entière est bienveillante avec moi et plus je parle de mon projet, plus je demande des conseils, plus cela me permet de vivre de belles rencontres et de nourrir de beaux échanges.
En écrivant ces lignes, je repense à ces livres de développement personnel que j’ai lus ces derniers mois : quand j’y trouvais ce genre de témoignage, je ne pouvais m’empêcher à la fois de les envier mais aussi de douter de ces changements radicaux. Aujourd’hui, je peux vous dire que je me sens profondément différente. Oui, il est possible de changer de vie. C’est ce que je suis en train de faire.
Ce projet entrepreneurial est une des réponses à toutes les questions que je me posais. Ecrire publiquement à ce sujet, c’est une façon de me motiver, c’est un carburant pour agir, pour ne pas me dégonfler, moi qui ait toujours une tendance à la procrastination !