Le pouvoir de l’écriture

25 novembre 2017 | feel good paper théorie

Quand l’idée des Jolis Cahiers a germé il y a quasiment un an jour pour jour, j’ai rapidement commencé à me projeter. J’ai fait des plans. J’ai ouvert 2, 5, 10, 15 chantiers simultanément. J’ai utilisé chaque parcelle de temps disponible – celles qui me restaient quand j’avais fini ma journée de travail « salariée » et celle de maman et d’épouse – pour travailler jour ou nuit. Ou les deux. Comme je l’ai raconté à ceux qui ont croisé mon chemin à cette période, je me sentais envahie par une telle fièvre créatrice et entreprenante que je ne pouvais pas lutter. De toutes façons, je n’en avais pas envie. Cela aurait été pour moi contre nature, puisque l’enthousiasme et l’engagement guident tout ce que j’entreprends, aussi bien dans ma vie personnelle que professionnelle. « Aveuglée » par cette adrénaline, et dans une grande naïveté, j’étais sûre qu’au printemps 2017, au plus tard à l’été, les Jolis Cahiers seraient sur pieds. Inconsciente, j’étais…

 

Au bout de deux mois de ce régime, le corps a commencé à montrer des signes de faiblesses : je ne dormais pas assez, je n’arrivais plus à récupérer. Et donc j’avais les idées moins claires sur mon projet, je piétinais, Mais, paradoxalement, j’avais toujours le sentiment d’avancer : forcément, quand il y a tout à faire, le moindre pas en avant donne le sentiment d’avoir gravit l’Everest.  Pourtant, le sommet était encore loin, mais comme en altitude, j’étais grisée. J’ai quand même commencé par cesser de me coucher à 2h du matin tous les jours.

 

 

La montagne qui accouche de la souris…

L’esprit un peu reposé, j’ai gagné en lucidité.  J’ai vu les choses telles qu’elles étaient : de mes cahiers noircis d’idées, de stratégies, de choses à faire, de personnes à contacter, il ne sortait rien de concret. C’était la montagne qui accouchait d’une souris… Avec le recul, je sais qu’à ce moment j’ai commis une erreur. Au lieu d’appuyer sur pause, de prendre de la hauteur, j’ai commencé à me mettre la pression, toute seule, comme une grande ! Je me suis agitée comme jamais. J’ai confondu le mouvement et l’action. Evidemment, rien ne s’est vraiment arrangé.

Une remarque de mon mari a été salvatrice. Un dimanche après-midi, je me lamentais sur le fait que je n’avais pas encore travaillé sur mon business plan. J’avais déjà prévu de le faire depuis 2 week-ends au moins. Je ne respectais pas mon plan. À la place, j’épinglais des inspirations couleurs sur Pinterest pour mon futur logo… Il m’a demandé pourquoi je me sentais coupable de faire quelque chose qui visiblement me faisait plaisir. Et à qui avais-je donc promis mon business plan dans ce délai… il a conclu en me disant « Entreprendre n’est pas un chemin facile, des difficultés tu en auras, des claques tu en prendras, des déceptions tu en vivras ! Alors, si tu ne prends pas du plaisir maintenant, tu n’en prendras jamais. Le monde ne t’attend pas : que les Jolis Cahiers voient le jour dans six mois ou un an, ça change quoi ? »

Tout cela était si vrai que j’ai continué à épingler sur Pinterest pendant deux heures… sans culpabilité !

Néanmoins, il fallait que je repose les bases pour agir. J’avais quand même toujours autant à faire. Toujours aussi peu de temps. Et toujours une véritable envie de la créer, cette entreprise.

Un matin, j’ai longuement choisi un cahier vierge (je dis longuement car comme j’ai un stock d’une cinquantaine à la maison, prendre un cahier neuf n’est jamais rapide #elleestfolle). J’avais compris que j’étais prise en tenaille entre la projection mentale que j’avais de ce projet et de mon ambition et la réalité des actions que j’avais à mener. Et surtout, j’avais décidé, suite à quelques lectures, d’en passer par l’écriture pour passer ce cap.

Le pouvoir de l’écriture…

J’ai jeté mon dévolu sur différents types d’exercices que je fais chaque jour. (Avertissement aux esprits trop cartésiens : tout cela pourra vous sembler peu crédible. Mais en ce qui me concerne, le résultat est bien là, c’est tout ce que je peux dire…)

 

  • Affirmer : si vous êtes attentif, et à condition de « vous écouter », vous remarquerez que vous communiquez avec vous-même. Ce dialogue est souvent culpabilisant, dévalorisant, négatif et subit. Avec l’exercice d’affirmation, vous reprenez le contrôle. Il s’agit de s’écrire à soi-même des pensées positives. Evidemment,  elles peuvent concerner tous les pans de votre vie. Pour ma part, elles sont pour l’heure majoritairement tournées vers mon projet entrepreneurial. Elles m’ont permis de répondre aux questions essentielles : qu’est-ce que je veux vraiment pour ce projet ? Pourquoi je le veux ? Qu’est-ce-que j’entreprends pour que cela arrive ? En écrivant chaque jour, sous différentes formulations, des phrases qui globalement disent toutes que la réussite est au bout du chemin et que Les Jolis Cahiers sont une affaire qui roule, j’ai sorti le doute de mon esprit. Ainsi, je travaille chaque jour pour avancer vers le succès, j’en ai la certitude et je peux vous assurer que cela fait la différence et un bien fou. Cela ne veut pas dire pour autant que tout est facile, mais disons que les obstacles ne sont pas vécus de la même façon : ils sont désormais davantage des coups du hasard que je gère sereinement que des psychodrames qui me faisaient tout remettre en question et  considérer que je n’arriverai jamais à rien. Finalement, comme pour le moment les choses se déroulent plutôt sereinement, je commence à me dire que ces pensées deviennent des prophéties auto-réalisatrices. J’en ai encore eu la preuve il y a quelques jours avec un sujet à fort enjeu pour le projet : j’ai écrit et tourné toutes mes pensées sur lui pendant quelques jours (y compris lors de mon cours de yoga, mais ça c’est un autre sujet, j‘y reviendrai peut-être un jour…) et ça a marché, j’ai obtenu ce que je désirai !

 

  • Visualiser : je trouve cet exercice très complémentaire puisqu’il ancre les pensées dans des choses très concrètes grâce au passage à l’écrit. Comme son nom l’indique la visualisation consiste à décrire des choses… très visuelles tout en exprimant les émotions et sentiments (positifs bien sûr) qu’elles entraîneraient. Par exemple, le grand saut dans l’entrepreneuriat approchant, s’est posée pour moi la question de mon futur lieu de travail. Plutôt décidée à travailler de chez moi pour démarrer, j’ai peu à peu abandonné cette idée pour diverses raisons. Un jour, à l’occasion d’un exercice de visualisation j’ai littéralement décrit le bureau de mes rêves. Celui dans lequel je me voyais installée et faire prospérer les Jolis Cahiers. Quelques temps plus tard, au cours d’un déjeuner, un ami (coucou Fred, si tu passes par là…) me demande où je compte travailler. Facile pour moi de répondre : j’avais tout écrit. Je lui raconte donc avec force détails comment sera mon bureau. Fin du déjeuner. Deux heures plus tard, Fred m’appelle pour me dire qu’il sort d’un rendez-vous professionnel, dans un lieu, me dit-il, qui semble en tout point correspondre à ce que je lui ai décrit. Et ce lieu est en passe d’être disponible ! J’appelle sans tarder et je vais sur place quelque jours plus tard : en effet, j’ai l’impression d’être chez moi, dans le lieu que j’ai si minutieusement décrit. A cette heure, je n’ai pas encore ce bureau, mais je pense que c’est en bonne voie et de toutes façons j’y travaille !

 

Vous me direz que ce n’est pas en écrivant tout cela que mon business plan va se faire tout seul… Certes non ! Mais, mettre en place cette routine d’écriture :

  • m’a permis de me libérer de la pression puisque je sais que je vais réussir
  • me donne foi en moi car la visualisation, comme les affirmations, tendent à programmer mon inconscient à agir pour accomplir ce que j’ai exprimé
  • décuple ma motivation puisque je sais où je vais et pourquoi
  • m’a appris à être patiente : comme je projette très loin et avec confiance, la réalisation peut se faire sans précipitation

 

En parallèle de cela, comme j’ai laissé tombé la to do list à rallonge qui devenait stressante et anxiogène pour moi (si le sujet vous intéresse, lisez cet autre article sur les vices et vertus de la to-do-list) j’ai vraiment le sentiment d’avoir adopté une tactique globale qui me permet d’être moins agitée et plus efficace, tout en étant patiente et sereine.

Bon, pour être totalement honnête, on ne m’appelle pas encore Bouddha à la maison, et je ne suis qu’un jeune padawan en la matière. Mais je suis de plus en plus convaincue du pouvoir de l’écriture et en particulier de celui qu’elle a de m’aider à faire avancer mon projet. C’est aussi cela que j’ai envie de partager avec les Jolis Cahiers, ce que j’appelle la Feel Good Paper Théorie.

N’hésitez pas à laisser un commentaire et à partager votre expérience !

 

 

edit : Il se trouve que j’ai entamé récemment la lecture du fameux « Miracle Morning » et que les exercices de visualisation et d’affirmation font partis des rituels matinaux recommandés par Hal Elrod pour prendre soin de soi…