Se (re) mettre à l’écriture
Comment se mettre à l’écriture est une question récurrente depuis que je parle des Jolis Cahiers et des bienfaits de l’écriture autour de moi. Question souvent assortie de :
« Moi aussi j’aimerai bien écrire, mais…
… je n’ai pas le temps
… je ne sais pas écrire
…je n’arrive pas à être régulière »
Bien sûr, ces pensées, je les avais moi aussi. Mais ça, c’était avant !
Avant que je réussisse à intégrer dans ma journée une routine d’écriture qui contribue pleinement à ma capacité d’action. Oui, car il est bien là question d’écrire pour travailler votre état d’esprit, votre efficacité et votre bien-être et non pour commencer un roman : ça je ne sais pas (encore) faire.
Comme pour toute routine, il faut un certain temps pour ancrer l’écriture dans sa vie (selon les dernières études scientifiques de deux à huit mois seraient nécessaires pour développer un nouveau comportement et non 21 jours comme on le dit souvent). Alors certes, vous pouvez commencer n’importe quand. Mais l’été et surtout les vacances sont propices : parce que (normalement…) vous avez du temps (un peu plus en tout cas !). Et écrire demande du temps. Mais entre nous, vous pouvez peut-être rogner sur la consultation de Facebook ou le binge-watching de séries ? (Je l’ai fait…)
Se mettre à l’écriture : les bases
Pour (re)démarrer, voici selon moi trois éléments incontournables :
1/ Ecrire sur un cahier : cela vous permet de pratiquer cette activité partout de façon très simple mais surtout cela change vos habitudes et c’est un premier moyen très simple de s’éloigner du roi écran… Et puis cela permet d’utiliser de jolis cahiers !
2 / Trouver l’ambiance d’écriture qui vous convient : assise à votre bureau, allongée sur le canapé, à une terrasse de café, sur la plage, isolée du reste du monde, au milieu du brouhaha, avec ou sans musique, matin, midi ou soir… tout cela est extrêmement personnel évidemment.
3/ Pratiquer régulièrement : l’écriture est réellement comme un sport, le premier pas est le plus difficile. Mais une fois que vous l’avez franchi, ne vous arrêtez plus : écrivez TOUS LES JOURS.
Okay, mais j’écris quoi, me direz-vous !!!
Pour se mettre à l’écriture, voici trois exercices que je pratique au quotidien et qui m’ont vraiment aidé à installer cette routine.
Les pages d’écritures libres
Rien plus simple : vous écrivez tout ce qui vous passe par la tête. Pas besoin d’aimer ce que vous produisez, ni de faire de belles phrases ou d’utiliser un vocabulaire riche puisque l’objectif n’est pas de faire lire le contenu à qui que ce soit ou même de le relire vous-même. Non, l’enjeu est d’ouvrir le robinet. Si comme pour moi, parfois rien n’a l’air de venir « spontanément » voici quelques leviers que j’utilise pour amorcer la pompe :
- Je parle de mon humeur du jour
- Je décris un lieu que j’aime
- Je relate une conversation récente, ou retrace un bon (ou mauvais) moment
Et bien souvent après quelques phrases, une idée en entrainant une autre, je suis lancée.
Encore une fois, ne vous mettez aucune pression sur la qualité de votre contenu, ce n’est pas ce qui compte. Il m’est arrivée d’aller rechercher une phrase écrite dans l’un de mes textes : j’ai été horrifiée de mes fautes d’orthographe… Pour reprendre la métaphore sportive, considérez que c’est un échauffement : or, le sportif ne mesure pas sa performance à cet instant…
Faites au moins trois pages, l’idéal étant de le faire le matin avant de commencer votre journée.
Je ne suis pourtant adepte du fameux « miracle morning » et surtout j’ai du mal à me lever. Et pourtant, intriguée par les témoignages de ceux qui pratiquent, j’ai mis mon réveil 30 minutes plus tôt pour écrire dès mon réveil. Et ça marche, c’est devenu une habitude, comme me laver les dents ou prendre ma douche.
Et pourquoi je ne peux plus m’en passer ? D’abord parce que c’est un rendez-vous avec moi-même : un moment privilégié que je savoure seule et en silence (sans musique dans ce cas, alors que j’écris cet article casque vissé sur les oreilles). Il me permet de prendre du recul, de réfléchir, de préparer ma journée mais aussi de me débarrasser des pensées qui m’encombrent et d’alléger la fameuse charge mentale dont tout le monde parle actuellement et qui limite, sans aucun doute, le potentiel de créativité.
Les affirmations positives
Comme vous, j’ai chaque jour de nombreuses raisons de douter de moi, d’être stressée, fatiguée, énervée, découragée… Mais suite à ce que j’appelle mon accident de parcours (cf cet article), j’ai décidé de ne plus laisser ce genre de pensées me polluer afin de profiter du meilleur de la vie… et c’est loin d’être naturel et facile ! Certains choisissent par exemple la méditation pour travailler ce point, j’ai fait le choix de l’écriture. Ainsi, je pratique cet exercice dans la foulée du précédent, donc toujours le matin. Il crée un état véritablement propice au bien être et à l’action.
Le postulat de départ de l’affirmation positive est que le corps et le subconscient « obéissent » aux ordres intimés par nos pensées.
Donc, si je pense en négatif que je ne suis pas capable d’accomplir quelque chose, il y a de fortes chances que je ne l’accomplisse pas et qu’ainsi je donne raison à cette prophétie auto-réalisatrice.
À contrario, si je pense en positif et projette d’être tout à fait capable de réaliser ce dont j’ai besoin ou envie, je mets toutes les chances de mon côté et accomplirai l’action avec beaucoup plus de facilité et surtout d’inspiration. (C’est ce levier que les sportifs de haut niveau utilisent dans leur préparation mentale).
Pour se mettre à l’écriture d’affirmations et bien pratiquer :
- Privilégiez des phrases, simples, courtes, conjuguées au présent et sans négations.
- Ecrivez sur un état ou une action que le cerveau peut facilement se représenter.
Cela donne des phrases construites ainsi :
Je suis comme si ou comme ça + la qualité, ou la situation que je cherche à améliorer.
L’idée est que nos pensées créent nos actes, et nos actes créent notre réalité.
J’écris ainsi des phrases les unes à la suite des autres (4 ou 5 tous les matins) sur des sujets variés : mon projet entrepreneurial, ma famille, ma santé… Par exemple :
- Je suis entrepreneure. Je pilote une entreprise qui crée de la valeur pour moi et les autres.
- Je suis en pleine forme. Je prends soin de mon corps en pratiquant une activité physique régulière.
- Je travaille en confiance. Je rencontre des personnes bienveillantes qui m’apportent conseils et expertise.
Oui, il faut se faire violence : oublier les « si » et les « mais » ; ne pas tenir compte de la petite voix qui dit « mais n’importe quoi d’écrire ce genre de truc, tu te crois dans le monde des bisounours… » ; la pensée négative qui assène « de toutes façons, ça ne peut pas marcher… ». Ce qui est dingue, c’est que pour moi, ça fonctionne et que j’accomplis ainsi des choses qui ne m’auraient jamais effleurées l’esprit, comme me lancer dans la création des Jolis Cahiers et surtout d’être intimement persuadée que je vais y arriver !
Et pour vous ? Rien de plus simple : il suffit d’essayer, cela ne coûte rien…
La bouteille à moitié pleine
Encore un exercice que je pratique au quotidien qui m’a été inspiré par plusieurs lectures, notamment celle de « 3 kifs par jour » de Florence Servan-Schreiber : l’art d’écrire le plein et non de ruminer le manque.
En effet, nous sommes dans une société où le « toujours plus » est une règle qui nous conduit à désirer ce que nous n’avons pas sans apprécier ce que nous avons déjà.
Bref, la vie ne sera jamais comme nous la rêvons (quoique, cela se discute…) et il nous appartient de connecter notre cerveau au positif et non à la bouteille à moitié vide.
Donc, j’écris tous les jours ce que l’on appelle des gratitudes, des kifs, des petites ou grandes choses. Je m’oblige ainsi à changer mon état d’esprit, à faire attention à ce (ceux) qui m’entoure(nt), à ces détails qui n’en sont pas puisqu’ils sont les particules élémentaires de mon bonheur au quotidien ! J’ai même écrit d’un jet, sur un défi que l’on m’avait lancé, une liste de 100 gratitudes : je vous conseille de vous livrer à cet exercice, salutaire. Voici quelques-unes de mes gratitudes :
Être en bonne santé / vivre comme je le veux / avoir une femme de ménage / pouvoir voyager librement / la douceur d’une soirée d’été / pour ne pas habiter Paris, mais une ville cool / pour xx qui est toujours bienveillante avec moi /pour avoir arrêté de fumer / pour ceux qui m’écoutent quand je parle de mon projet… etc, etc…
Vous pouvez, à cet instant, juger cela puérile, simpliste, idiot, ridicule… Je vous l’accorde, je pense que j’aurai pu avoir cette réaction quelques mois en arrière. Mais peu importe, je ne cherche pas à faire de prosélytisme, je veux juste partager ce que je vis, ce qui me fait avancer, ce qui comme je l’ai déjà dit dans un article précédent est en train de changer ma vie. Parce que j’aimerai que vous puissiez, vous aussi, goûter à ce que l’écriture me permet : être soi.
C’est ça, la #feelgoodpapertheorie.